Réaction de Techlink sur l'article de L'Echo citant l'étude CLEPA
Une étude¹ de 2021 du Boston Consulting Group (BCG) conclut que la transition vers la mobilité électrique est créatrice de nombreux nouveaux emplois à travers l’Europe dans le secteur automobile et dans tous ses sous-secteurs (y compris chez les installateurs, les services énergétiques, etc.). Ces nouveaux emplois compensent et même surpassent les emplois devenus obsolètes dans le secteur automobile traditionnel. Ces conclusions démontrent les lacunes majeures de l'étude CLEPA, citée dans un article² de l'Echo.
L’Union Européenne discute actuellement des moyens à mettre en œuvre pour parvenir à la neutralité climatique de nos économies et de nos modes de vie d’ici 2050, ce qui implique des changements importants pour le secteur automobile. La Commission européenne a par exemple proposé de faire cesser les ventes de voitures à moteurs thermiques d’ici 2035.
La décarbonation totale et rapide des transports est indispensable afin d’atteindre les objectifs climatiques et de transition énergétique que se fixent l’Union européenne et les Etats membres dès 2030. La mobilité électrique est le seul moyen d’atteindre ces objectifs : de nombreux Etats membres et constructeurs automobiles parient déjà sur les voitures électriques pour le futur proche.
Les installateurs électriciens de Techlink sont représenté au niveau européen par l’association EuropeOn, elle-même membre de la Plateforme pour la mobilité électrique, qui a commandé au Boston Consulting Group (BCG) en 2021 une étude évaluant l’impact de la mobilité électrique sur les emplois en Europe qui conclut à un effet neutre et même positif sur l’emploi.
112.500 emplois créés d'ici 2030
Le passage à l’électrique générera des destructions et des créations d’emplois, selon les sous-secteurs considérés, mais le bilan sera positif. L’étude de BCG démontre que le passage à la voiture électrique peut créer 581.000 emplois d’ici 2030, alors que CLEPA sous-estime ce potentiel à 200.000 emplois d’ici 2040 en omettant certains sous-secteurs de l’industrie automobile.
S’agissant du segment de l’installation électrique, l’étude BCG évalue qu’il faudra 40.000 professionnels chaque année jusqu’à 2030 pour réaliser les installations/ constructions d’infrastructures de recharge.
Déjà en 2019, EuropeOn a évalué dans sa propre étude que notre secteur pouvait créer 112.500 emplois d’ici 2030.
Plus d'opportunité en régions rurales
La production de voitures électriques nécessite moins de main d’œuvre, toutefois, si on prend en compte les systèmes électronique et batteries, les besoins en main d’œuvre restent similaires (99% contre 100% selon une autre étude de BCG). De plus, la mobilité électrique ouvre la voie à de nouveaux marchés liés à la recharge et aux services. La nature de ces emplois évolue aussi dans le bon sens :
- Tandis que l’industrie automobile classique est fortement concentrée géographiquement, les activités d’installation/ maintenance de bornes de recharges et les services associés offrent des opportunités de carrière à travers toute l’Europe, dans des zones urbanisées comme plus rurales,
- A une époque où un nombre croissant d’étudiants et de professionnels sont en quête de sens dans leur travail, rejoindre le secteur de la mobilité électrique est attractif,
- Nul ne peut ignorer la transition énergétique à l’œuvre. Les nouveaux emplois induits par la mobilité électrique sont des emplois pérennes.
Toute transition implique des transformations qui doivent être accompagnées par les gouvernements, en s’assurant que les travailleurs de demain soient orientés vers les secteurs qui recrutent et que les offres de formation soient adéquates.
Des avantages écologiques
Bien d’autres avantages sont à prendre en compte dans le passage à la mobilité électrique. L’énergie utilisée par les voitures électriques peut être produite localement (par exemple grâce au déploiement des énergies renouvelables, elles aussi créatrices d’emploi) alors que les énergies fossiles sur lesquelles reposent l’automobile traditionnelle sont largement importées : elles coûtent environ €150 milliards/an à l’Europe et nous exposent à une forte volatilité des prix (cf le gaz actuellement),
Les voitures électriques permettent de réduire la pollution de l’air et contribueront donc à réduire les décès prématurés liés à la pollution de l’air (actuellement : 400.000/an dans l’UE) et les soins de santés afférents.
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Techlink et EuropeOn suivent de près les nombreux défis de la transition énergétique afin d'accompagner au mieux nos membres belges et européens. Cela concerne entre autres la transition massive vers la mobilité électrique et la recharge intelligente, les smart buildings, l'auto-consommation, les compteurs intelligents, le solaire photovoltaïque, les communautés d'énergie, etc.
Liens utiles :
¹ https://www.platformelectromobility.eu/wp-content/uploads/2021/07/20210702-E-mobility_EU-Report_SUMMARY_vfinal.pdf
² https://www.lecho.be/entreprises/auto/500-000-emplois-menaces-par-l-electromobilite-en-europe/10352535